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Le cri du son

SUITE POUR LUMIERE ET ORCHESTRE

- création le 19 février 2013 puis rejoué du 20 au 24 février 2013 – Théâtre du Loup - 10, chemin de la Gravière - 1227 Genève.

Le Cri du Son est une histoire d’ondes.
Comme une vague, comme un tremblement de terre, comme une corde de contrebasse, comme un rayon X, comme le feuilleton qui sort de la radio. Et une onde ne transporte pas de matière. Une onde transporte de l’énergie. Le son est une onde mécanique qui a besoin d’air, de métal, de bois pour se déplacer. La lumière est une onde électromagnétique qui n’a pas besoin de matière pour se déplacer. Mais un fil immatériel et mystérieux les relie, ces ondes. Un zig zag. Une différence de potentiel. Un espace de jeu ou les frontières sont faites pour être franchies.

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PROGRAMME MUSICAL

N°1 et N°2 Naissances
Il faut faire feu du bois mouillé. C’est dans les lieux communs que danse la chétive lumière. Elle est précaire, protégez-la, emprisonnée dans sa lanterne qui va au profond de la terre, où est l’œil du monde. Frédéric Pajak 2012

N°3 Interférences
Savez-vous que j’ai, moi, des devoirs envers la France et, qu’en vertu de ces devoirs, je ne puis admettre l’interférence d’aucune puissance étrangère dans l’exercice des pouvoirs français ? Charles De Gaulle 1956

N°4 Lucioles
Lors de mes travaux sur la bioluminescence, je me suis fait envoyer des vers luisants de la Jamaïque. J’ai prélevé leur lanterne (l’organe lumineux) et après broyage dans un mortier avec de l’eau j’ai observé que le mélange extrait était lumineux lors de la présence d’oxygène. La luminescence ainsi obtenue a une belle couleur verte fluorescente et elle se maintient deux minutes. J’ai constaté que le phénomène se reproduisait lorsque que des extraits froids et chauds étaient mélangés. J’en ai déduit que la réaction de bioluminescence était due à une enzyme, la luciférase, agissant sur un substrat, la luciférine. Dr.
Raphaël Dubois 1887

N°5 Eclats
Allô ! allô ! acteurs rôles échos-souffleurs décors de fumée forêts applaudissements odeur-foin-boue-crottin je ne sens plus mes pieds glacés odeur de moisi pourriture gongs flûtes clarines pipeaux partout en haut en bas oiseaux gazouiller béatitude ombrages verdeur troupeaux pâturages Orchestre Des Fous frappent à coups redoublés sur les professeurs d’orchestre ceux-ci courbés battus battus jouer jouer jouer Grands fracas bien loin d’effacer boire les bruits menus les revomir les préciser hors de leur bouche-écho grand’ouverte diamètre 1 kilomètre Débris d’échos dans ce théâtre de fleuves couchés villages assis monts debouts. Filippo Marinetti 1912

Quand la belle bûche de chêne fut réduite en éclats, Marc jeta son outil et s’épongea le front. Georges Duhamel 1941

N°6 Danse de l’ombre
L’art lui-même de l’orchestration me paraît assez assimilable à l’art du coloris chez le peintre ; la palette du musicien, c’est sa colonne d’orchestre ; il y trouve tous les tons nécessaires pour revêtir sa pensée, son dessin mélodique, son tissu harmonique, pour y produire des lumières et des ombres, et il les mélange à peu près comme le peintre le fait de ses couleurs.
Envisagées ainsi, la musique militaire, la musique d’harmonie, la fanfare, correspondraient aux divers genres de peinture décorative. Comme eux, elles procèdent par grandes masses, négligent les détails, emploient les procédés violents et visent surtout à porter loin, à grande distance. Et la musique de chambre serait l’aquarelle, de nature intime, mais possédant les nuances les plus tendres et les plus délicates. Albert Lavignac 1895

N°7 Œil écoute
Ce qu’il y a de bien dans une bande, en principe, c’est que chacun y mène sa propre affaire tout en rencontrant les autres, chacun ramène son butin, et qu’un devenir s’esquisse, un bloc se met en mouvement, qui n’est plus à personne, mais « entre » tout le monde, comme un petit bateau que des enfants lâchent et perdent, et que d’autres volent. Gilles Deleuze 1995

N°8 Danse du visible
Nous venons de très loin, du dehors ou du dedans de nous-mêmes, de langues opposées, ennemies, de pays qui s’aiment. Nous nous trouvons ici, en ce lieu, en cette soirée centrale de l’univers, et nous venons de la chimie, des microscopes, de la cybernétique, de l’algèbre, des baromètres, de la poésie, pour nous réunir. Nous venons de l’obscurité de nos laboratoires, affronter une lumière qui nous honore et qui, momentanément, nous éblouit. Pablo Neruda 1971

N°9 Valse des ampoules
Nous ne pouvons pas créer la lune ou le soleil, mais nous pouvons les faire se réfléchir. Ahmad Jamal 1955

Musiciens

Musiques : Yves Cerf
Lumières : Michel Guibentif
Assistanat lumières : Mara Tschopp
Scénographie : Jean-Louis Perrot

Christophe Berthet : saxophone soprano, clarinette basse
Marco Sierro : saxophone alto
Yves Cerf : saxophone ténor, soprano, flûtes
Ian Gordon-Lennox : trompette, tuba
Bill Holden : voix, trompette, voix
Monika Esmerode : cor
Yves Massy : trombone, serpent
Christian Graf : guitare
Maël Godinat : piano, saxophone alto
Massimo Pinca : contrebasse
Jean-Luc Riesen : basse électrique
Raul Esmerode : marimba, percussion
Bernard Trontin : batterie, percussion

Photos - Jean-Marie Glauser

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